Enseignement de la langue des signes

Barbara Pompili a interrogé le gouvernement sur l’intégration des enfants sourds et malentendants au sein du parcours scolaire ordinaire et sur les moyens alloués.

Mme Barbara Pompili. Ma question, à laquelle j’associe Véronique Massonneau, porte sur l’enseignement de la langue des signes à l’école. Lors de la précédente législature, le gouvernement a réduit de façon drastique les effectifs dans l’éducation nationale. Depuis un an et demi, fort heureusement, la décision a été prise de revenir sur cette politique en recrutant des enseignants mais aussi des auxiliaires de vie scolaire pour l’aide individuelle – les AVSI – et pour l’aide mutualisée – les AVSM.

Ces auxiliaires ont pour mission notamment d’accompagner les élèves dont la demande d’attention et de soutien est forte, comme les enfants malentendants. Le taux de scolarisation de ces derniers dans les classes bilingues est trop faible, car les enseignants et les auxiliaires manquent d’une formation concrète pour répondre à leurs besoins.

Si des avancées sont à signaler, avec l’ouverture de plusieurs parcours bilingues dans certaines académies, il convient d’insister sur la nécessité d’un programme de formation des enseignants à la LSF, la langue des signes. La parution du premier manuel scolaire d’apprentissage de la langue des signes, la semaine dernière, est une bonne nouvelle.

Mais alors que la lutte contre l’exclusion et pour l’inclusion, la prise en compte du handicap dans ses différentes formes ainsi que la jeunesse sont les priorités du quinquennat de François Hollande, la prise en charge des parcours bilingues et leur mise en œuvre sont encore trop peu nombreuses.

Aussi, pouvez-vous nous indiquer quelle politique le Gouvernement entend mener en faveur de l’intégration des enfants sourds et malentendants au sein du parcours scolaire ordinaire et quels moyens il compte y allouer ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de la réussite éducative.

Mme George Pau-Langevin, ministre déléguée chargée de la réussite éducative. Améliorer la prise en charge des enfants en situation de handicap est une préoccupation que nous partageons. Vous avez raison de souligner que la situation particulière des enfants sourds et malentendants est difficile à gérer pour nos équipes. Comme vous l’avez dit, la loi permet aux parents d’avoir le choix entre une communication bilingue et une communication en langage parlé complété. Nous faisons en sorte qu’il y ait davantage de places permettant la prise en charge de ces enfants.

J’ai visité plusieurs établissements qui œuvrent de façon magnifique dans ce domaine. À Massy, les enfants sourds et malentendants travaillent en harmonie avec les autres enfants scolarisés. À Tulle a été mise en place une prise en charge spécifique depuis la maternelle jusqu’au lycée.

Aujourd’hui, 73 % des enfants sourds et malentendants sont scolarisés dans les établissements de l’éducation nationale. Nous nous efforçons de veiller à un maillage territorial cohérent et faisons en sorte que la liberté de choix donnée aux parents soit respectée.

Equipe de Barbara Pompili

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2 Comments

  1. Jean-Luc
    7 novembre 2013 at 20:22
    Reply

    Quand on parle sourds faudra mettre aussi les sous-titres.
    Quand on parle égalité, on regarde le vidéo dans égalité il faut mettre sous-titrée.
    Respect à Madame Barbara Pompili en concerne la demande.

  2. 8 novembre 2013 at 23:42
    Reply

    En total accord avec Jean-Luc, une fois de plus on parle des sourds en oubliant de s’adresser aux sourds. Jean-luc demande des sous-titres, moi je demande une traduction en LSF directement.

    Ma jolie lettre ne devrait plus tarder à arriver sur le bureau de Monsieur PEILLON qui suggère une solution qui favoriserait la mise en place de l’enseignement de la LSF dans toutes les écoles publiques rapidement.

    Je salue votre initiative, mais il me paraît grand temps, après avoir interdit sa pratique pendant 100 ans dans notre pays de « liberté », de faire un pas réparateur en faveur de la pratique de la langue des signes pour toute la population, entendants compris. Il n’y aurait plus de problème d’intégration si nous savions tous signer. C’est un environnement hostile qui créé l’isolement.

    Bien cordialement,

    Yaelle Pierrat-Frappé (conférencière gesticulante : A qui profitent nos silences ? Pour une meilleure connaissance de la LSF et de l’histoire des langues de nos minorités)

    lien youtube :
    http://youtu.be/40ycjisYDTI reportage (plus court si vous manquez de temps : http://www.youtube.com/watch?v=etgREzrbvkE&feature=youtu.be

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