L'engagement citoyen des jeunes

L'engagement citoyen des jeunes

Barbara Pompili intervenait hier en commission sur l'engagement citoyen des jeunes.

L'engagement citoyen des jeunes par Pompili
Monsieur le Président,

Monsieur le rapporteur,

L’axe choisi pour ce rapport est d’autant plus intéressant que l’on parle beaucoup de la crise du bénévolat.

Or, ce rapport remet en question l’existence d’une « crise » de l’engagement chez les jeunes, même si l’engagement citoyen ne peut se réduire à l’associatif.

Il serait d’ailleurs intéressant de disposer de plus d’informations sur les autres formes d’engagements ainsi que sur l’impact des réseaux sociaux. Toujours est-il que, concernant le tissu associatif, l’engagement des jeunes progresserait, même si, comme vous le précisiez Monsieur le Président, leurs motivations évoluent.

Par ailleurs, cet engagement est marqué par les inégalités.

Les niveaux d’études et de revenus ont une incidence sur le bénévolat.

S’il conviendrait de disposer de données actualisées – car l’enquête sur laquelle se base cette analyse date de 2002 – cette corrélation est d’autant plus inquiétante que nous avons déjà un système scolaire reconnu pour reproduire et aggraver les inégalités sociales.

Or « même au sein de la population étudiante, les inégalités sociales se répercutent sur la pratique bénévole », je cite le rapport.

Pour être véritablement vecteur de cohésion sociale, l’engagement associatif doit concerner tous les jeunes, et pas uniquement celles et ceux appartenant aux catégories sociales les plus aisées.

D’où la nécessité de mettre en œuvre les moyens de réduire les inégalités territoriales – comme suggéré dans le rapport, et de rendre plus accessible, visible et lisible les possibilités offertes aux jeunes

Mais cela pose aussi, selon moi, la question du revenu d’autonomie des jeunes.

J’aurais aimé savoir si ce point a été abordé lors des auditions menées par le rapporteur.

Car pour être bénévole, encore faut-il disposer de temps libre… ce qui est plus difficile quand on est dans l’obligation d’avoir un job alimentaire en parallèle de ses études.

Autre point qui nécessiterait aussi une attention particulière : l’engagement associatif des jeunes en situation de handicap et les différents dispositifs existant pour faciliter leur engagement.

Concernant les autres propositions du rapport, je salue la volonté de susciter l’envie de l’engagement citoyen dès le plus jeune âge.

Car éprouver le sens des responsabilités et du collectif, en dehors des salles de cours  est particulièrement bénéfique à l’épanouissement des jeunes et contribuent au vivre ensemble et, à terme, à redynamiser le tissu associatif.

Lors des débats sur la refondation de l’école, mon groupe avait plaidé pour la mise en place d’un parcours citoyen, afin de favoriser l’engagement citoyen et de le valoriser.

Je rejoins donc pleinement le rapporteur qui suggère de mener cette sensibilisation tout au long du parcours scolaire, et même de s’appuyer sur les PEDT dans le cadre de la réforme des rythmes. Je me réjouis que mon collègue de l’UMP voit dans cette réforme une opportunité de tester ce genre d’initiative.

Et cette valorisation de l’engagement citoyen doit continuer au collège, au lycée et dans le supérieur, via des dispositifs incitatifs mais aussi via une autre façon de concevoir le parcours de formation en dépassant le cadre strictement scolaire pour aussi privilégier les expériences de vie, les projets individuels ou collectifs et le vivre ensemble.

Dispositifs incitatifs, année de césure, valorisation de l’engagement au sein du parcours de formation. De nombreuses pistes existent et ne demandent qu’à être expérimentées ou développées.

Enfin, concernant le service civique : mon groupe partage les inquiétudes du rapporteur sur le financement – insuffisant pour atteindre les objectifs proclamés - et sur les conséquences pour l’éducation populaire ou les autres actions de la vie associative.

Le soutien à la vie associative ne peut se résumer pas au service civique !

Il est également nécessaire d’harmoniser vers le haut des droits sociaux et des avantages accordés aux volontaires.

De même, leurs niveaux de rémunération semblent insuffisants.

Les formations qu’ils reçoivent et le tutorat sont aussi à regarder de près afin d’être améliorés et non amoindris par les modulations que suggère le rapport.

La formation et l'accompagnement des volontaires doivent être érigés au rang de priorité pour que ce dispositif ait du sens.

Il faut se donner les moyens de ses objectifs.

C’est pourquoi je soutiens l’idée - avancée par le rapporteur - de revaloriser l’indemnité perçue sur critères sociaux afin de lutter contre les inégalités sociales dans l’accès aux missions de services civiques.

Enfin, l’accessibilité des dispositifs de mobilité internationale en fonction des origines sociales et des niveaux de formation mériterait aussi d’être analysée pour voir comment – le cas échéant – les améliorer.

 

Pour visionner l'ensemble du débat en commission cliquez ici.

Equipe de Barbara Pompili

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