Question au Ministre de l'Education nationale : la refondation de l'école doit permettre l'expérimentation pédagogique

M. le président. Nous en venons aux questions du groupe écologiste.

La parole est à Mme Barbara Pompili.

Mme Barbara Pompili. Monsieur le ministre, l’expérimentation pédagogique et le décloisonnement doivent être aux fondements de la refondation de l’école de la République. Les projets éducatifs de territoire – PEDT – doivent servir cette ambition en dépassant la traditionnelle et archaïque dichotomie entre les temps scolaires et périscolaires pour renforcer les interactions et les complémentarités et pour donner de la cohérence au parcours quotidien des enfants. Oui, il peut et doit y avoir des continuités pédagogiques !

Les PEDT ont donc vocation à initier une nouvelle démarche ouvrant le champ des possibles pour mettre en place et expérimenter des rythmes différents mais aussi et surtout des innovations pédagogiques. C’est pourquoi nous plaidons pour une continuité éducative entre les actions pédagogiques conduites dans le cadre des projets d’école et les activités éducatives des collectivités territoriales et des associations. Donner à l’ensemble des parties prenantes – enseignants, services du ministère, collectivités territoriales, associations culturelles et artistiques, structures de l’éducation populaire, représentants des parents d’élèves mais aussi des associations d’enfants handicapés – la possibilité de co-construire une politique éducative cohérente à chaque étape et adaptée aux besoins de chacun constitue un enjeu fondamental.

Comment comptez-vous soutenir cette démarche dans la durée afin que tous ces acteurs puissent élaborer des projets éducatifs territoriaux, gage de la réussite de la réforme des rythmes scolaires et de l’ambition de la refondation ? Quelles garanties d’équité territoriale assureront la qualité des parcours éducatifs quel que soit le lieu de résidence des enfants ?

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Vincent Peillon, ministre. Le projet éducatif de territoire inscrit dans la loi et évoqué ici par le biais de la réforme des rythmes scolaires est en effet une vraie nouveauté. Comme tel, il est difficile à mettre en œuvre car il constitue pour chacun une obligation morale de parler aux autres pour construire un projet éducatif global pour l’élève et l’enfant. Ce projet est en réalité porté par les uns et les autres depuis longtemps. Les difficultés rencontrées sur le terrain – je serai demain en Aquitaine – viennent souvent du souci de bien faire. Il faudra du temps pour que les choses s’améliorent, mais la démarche est engagée – je le vois partout.

Vous êtes préoccupée par l’égalité territoriale. Les inégalités en matière de temps éducatif sont considérables, allant de un à dix : certaines communes offrent un temps périscolaire, à un prix d’ailleurs très variable, d’autres pas du tout. Pour la première fois, nous avons souhaité qu’il y ait un fonds pour aider les communes, en particulier les plus défavorisées, à mettre en place des activités. Cela fait partie de mes engagements fondamentaux, et j’ai donc été extrêmement touché que des maires de villes très pauvres comme Denain, Roubaix ou Villiers-le-Bel m’aient dit vouloir utiliser ce fonds qui leur donne des moyens inédits pour proposer aux enfants de leurs villes des activités péri-éducatives. J’espère que toute la nation sera unie pour poursuivre cette action.

Equipe de Barbara Pompili

Commenter

Close